Nos sociétés sont déstabilisées par le pouvoir qu’engendrent l’économie et la finance.

L’intérêt général et les biens communs ont du mal à prospérer. Les peuples ne se font plus entendre par un manque de légitimité des démocraties représentatives, cette légitimité qui devrait permettre avec équité que le pouvoir (kratos) du peuple (demos) s’exerce.

Et pourtant, nous sommes les 99%.

Le Président Macron reporte le plan pauvreté à la rentrée. Il ne faudrait pas faire un « foot » à la coupe du monde. Ainsi, notre société souffre d’un grand retard politique sur les questions économiques et sociales.
Une économie mondialisée mais sans la gouvernance qui va avec. On définirait alors la gouvernance comme la gestion des affaires économiques internationales au moyen d’organisation, de règlements. La gouvernance économique mondiale marque son envol en juillet 1944 avec la conférence de Bretton Woods fixant pour objectifs de mettre un terme aux désordres économiques du lendemain de la guerre. Les Etats-Unis proposent ainsi un système de régulation à Bretton Woods en plaçant le dollar comme une « monnaie pivot » par sa seule convertibilité en or, permettant une fluctuation entre monnaies fixes. Néanmoins, l’effondrement du système de Bretton Woods en 1971, à cause du déficit américain dû aux dépenses de la guerre du Vietnam et de la conquête du Vietnam, impose au président Nixon de mettre fin à la convertibilité du dollar en or plongeant l’économie mondiale dans une dérégulation systémique dont nous connaissons les conséquences aujourd’hui. En 1976, les accords de la Jamaïque mettent en place un système de changes flottants qui créent un désordre monétaire à travers des crises que la gouvernance ne semble plus capable de résoudre.

Les choix politiques sont responsables du pouvoir donné à la finance. On se souvient bien que « mon ennemi a un nom, il a une adresse… ».

La démocratie au sein de notre société est fragilisée et se doit de retrouver sa légitimité qui renforcera la confiance envers les politiques.

Le peuple y retrouvera sa citoyenneté et ainsi sa liberté, intrinsèque à sa nature. En effet, la société peut ainsi être définie comme un ensemble plus ou moins vaste d’individus entre lesquels existent des relations organisées. Aristote écrit ainsi dans son ouvrage La Politique que la cité est naturelle car l’homme est un individu politique. La vie sociale serait ainsi une condition du bonheur humain, naturellement ancrée en lui.

La France Insoumise propose ainsi, de se réapproprier le pouvoir par une démocratie participative que créera la 6ème république. Cela repose sur la permanente conscientisation et éducation citoyenne de tous les membres de la société, aussi vulnérables soient-ils. L’état de la pauvreté, des exclusions ne fait qu’accroitre à tous les niveaux : national, européen et mondial.

Le peuple, lui, veut parler d’égalité, fraternité et de liberté mais aussi de paix, de développement durable, de droits comme l’a déjà montré la période insurrectionnelle de la Commune de Paris en 1871 marquant l’avènement de la République sociale.

La détérioration généralisée a un coupable au niveau européen : la politique libérale d’austérité. Cette politique qui fait que la pauvreté ne recule pas, elle se creuse dans tous les pays avec un sentiment d’injustice.

L’égalité est une chimère, on le sait trop bien mais la lutte contre les inégalités est bien réelle. Pourtant, avec des outils comme la répartition juste des richesses, nous pourrions réduire ces inégalités. Montesquieu dans son traité « De l’Esprit des Lois » énonçait que « Tout homme qui a des pouvoirs est porté à en abuser ». L’Etat a donc un certain devoir d’exemplarité à assumer qui a été facilité dans les Etats de droit par la mise en place d’une séparation du pouvoir empêchant un homme de détenir le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire mais également d’une présomption d’innocence pour assurer un système judiciaire le plus légitime possible dans le jugement des entraves commis à la société. Des fois, l’Etat enfreint son devoir en ne permettant plus aux individus d’entretenir des relations participant à l’établissement d’un bien commun. Cette infraction est notamment visible à partir du moment où une partie des individus d’une société n’est plus sur le même pied d’égalité avec d’autres individus selon des critères ethniques, religieux, sociologiques.

A l’échelle européenne, la solidarité entre les états semble disparaitre. L’utilitarisme définit ainsi que l’Homme est un être qui cherche avant tout son intérêt. La recherche de son intérêt dépend néanmoins de deux paramètres que sont autrui et le temps ce qui semblent valider l’idée d’un lien entre l’influence des autres membres sur la société et les accords que l’individu va accepter de passer avec la société mais avant tout avec lui-même pour assouvir son intérêt. Bentham semble fixer alors que pour atteindre son intérêt en société, le deuil d’une partie de sa liberté est inévitable. L’individu y consent donc témoignant qu’au final tout peut être l’objet d’un contrat en fonction d’où se trouve son intérêt.

L’esprit de concurrence qui règne, ne pouvait qu’accentuer le problème. La réalité multiculturelle résultant des immigrations n’est toujours pas assumée. Nous constations une montée des violences xénophobes et racistes dans chaque pays à l’encontre des Musulmans, des demandeurs d’asile, des Roms…

La convivialité harmonieuse entre les états ne peut se faire que par le biais de la tolérance et de compromis interculturels et identitaires. Cette notion de compromis est fondamentale puisqu’elle est à la base de notre conception de la société qui repose notamment sur la théorisation de Rousseau sur le contrat social où nous acceptons de remettre à l’Etat une part de nos libertés les plus fondamentales pour que la liberté de chacun soit respectée.

Aussi il faut aussi dire, que les situations de violences et de guerre n’ont pour véritable responsable que la concurrence économique qui nourrit la haine de l’autre. Et le problème est bien dans « l’autre » puisqu’au final l’autre est tout ce qui n’est pas moi comparé « autrui » qui désigne l’autre en tant que personne humaine et donc en tant qu’alter ego, c’est-à-dire en tant qu’il est un autre moi-même. Autrui serait donc à la fois un autre moi, et un autre que moi. L’objectif ne serait-il pas alors que l’autre devienne autrui ?

Avec notre train de vie actuel, la surconsommation de nos industries pousse notre mère nature à sa destruction. Les ressources naturelles s’épuisent chaque jour par la déforestation massive, la surexploitation des pêches, les pollutions d’air d’eau et de sol : le changement climatique en est la conséquence finale… La planification écologique, pilier de l’écologie sociale, devient alors nécessaire. Notre avenir en commun repose ainsi sur la constitutionnalisation de la règle verte: ne pas prélever davantage à la nature que ce qu’elle peut reconstituer.

La prise de consciences à 4 urgences :

L’urgence culturelle, l’urgence environnementale, l’urgence économique et l’urgence sociale.

Ces quatre urgences doivent être intégrées dans une vision globale du monde, la réponse aux enjeux contemporains viendra de la réponse conjointe à ces problématiques. Pour que notre société ne soit plus un collectif, où le tout est égal à la somme des parties, mais une communauté où le tout est supérieur à la somme des parties.

Le traitement de ces causes renforcera notre démocratie, notre vivre ensemble, et nous apportera la paix. Il y a une faiblesse dans les réactions politiques. Elles n’ont pas été à la hauteur des enjeux et ne sont donc pas responsables face aux urgences déclarées. On le voit bien lors des prises de décisions concernant le nucléaire par exemple.

Nos politiques ne croient que par une seule science économique : la méthode libérale qui amène hostilités entre les peuples par le chacun pour soi, et creusent les inégalités par la concurrence qu’elle défend.

Ces politiques ne sont pas progressistes, elles ne pensent pas avenir. Elles ne sont pas en phase avec les enjeux actuels. Ces politiques libérales manquent de courage par l’égoïsme qu’elles dégagent.

Une médiation entre le peuple et les politiques doit d’effectuer afin de rendre possible des décisions accessibles aux progrès de l’égalité et de la paix.

Nous avons ainsi choisi comme société celle qui est gouvernée par l’état. L’état permet la coexistence des libertés à travers le consentement libre et éclairé des citoyens quant à la limitation de leur liberté propre. L’intérêt de l’homme serait donc d’autolimiter ces libertés pour arriver à vivre ensemble. Le rôle de l’Etat est de déléguer à une institution ce qu’on ne peut pas faire sans être juge et parti. On délègue ainsi à l’Etat le droit de juger et le droit de contraindre. En effet, Max Weber dit que « L’Etat a le monopole de la violence légitime ».
On délègue à l’Etat ce droit car nous sommes avant tout libre, une autorité est plus forte que nous, cette structure va nous aider à vivre ensemble. John Locke envisage ainsi l’Etat avec la thèse libérale selon laquelle l’homme naît avec des libertés et la seule légitimité de l’Etat c’est d’assurer qu’elle soit respectée. Même si cette conception de l’État peut-être perçue comme minimaliste, l’homme semble ainsi ne pas avoir d’autres choix que de se soumettre à l’idée de vivre en société et donc de consentir à voir ses libertés autolimitées. Le contrat passé entre l’État et ses citoyens serait alors remis en question, les citoyens n’ayant pas à manifester une quelconque volonté ou un consentement personnel puisque ce contrat leur est imposé. Il n’y a pas d’autres alternatives possibles. La conception de l’Etat selon Hobbes fixe l’absolutisme politique : à l’état naturel il n’y a que des rapports de force. « L’homme est un loup pour l’homme », et le rôle de l’Etat serait en quelque sorte d’assurer la paix. L’Etat est certes puissant mais le principal risque est alors l’oppression des libertés. Il y a alors une nécessité de l’Etat de s’autolimiter lui aussi pour palier à toutes dérives. Tout Homme qui rentrerait dans une forme d’insurrection face au compromis de ses libertés dans ce contrat tendrait à disparaître vu qu’il agirait contre son propre intérêt. La vérité est dans une solution médiane entre ces conceptions opposées.

Nous voulons TOUS cela, de ce monde idéal où chacun serait épanoui. Mais nous n’avons pas les MEMES façons de lui donner corps. Les politiques qui affirment tendre vers cet idéal avec des méthodes qui vont aux antipodes sont justes hypocrites. Les individus qui en sont les auteurs ne croient pas en la possibilité de réaliser leur objectif. Ils ne croient juste pas au pouvoir que le peuple leur donne.

Tel est la politique de Benoit Hamon. Son rejet de notre plan B est juste incompréhensible. Son programme est impossible à réaliser sans ce plan B.

En effet, un changement profond des traités européens est obligatoire pour appliquer son programme. La faute à la mondialisation qui est l’œuvre des connivences des politiques. Voilà pourquoi la démocratie s’affaiblit. Le peuple ne croit plus en ses élus.
Construire une Europe des peuples est essentiel, l’union des forces humanistes à travers le mouvement « Maintenant le peuple » en est une ébauche concrète.

L’ouverture internationale du marché a laissé sur la touche le pouvoir politique. Ce pouvoir est pourtant celui que le peuple peut exercer pour choisir son avenir en conscience.
L’état n’est plus que l’ombre de lui-même face à cette compétition mondiale.

Les règles économiques et financières ne doivent pas s’imposer au fonctionnement des états mais les servir.

Nous défendons ainsi, une harmonisation fiscale, sociale et écologique.

N’oublions jamais que la révolution française a donné naissance à notre devise : liberté, égalité, fraternité. Dans un monde de concurrence, cette devise n’a plus sa place !

Elle a abattu le pouvoir monarchique, libérant le peuple de leur administration et des privilèges de la noblesse.

Etes-vous véritablement prêt à reculer en marche arrière ?

Etes-vous prêt à balayer toutes les luttes progressistes des masses populaires pour plus d’égalité et de partage ?

L’idéologie néolibérale ne peut générer qu’un monde du chacun pour soi, bien loin de nos valeurs, de notre devise. La société actuelle est en effet à l’heure du relativisme.

Le relativisme met en lumière le fait que le sujet n’accède au réel que sur le mode de l’apparition. Le relativiste pose le fait que nous n’avons accès qu’à des apparitions et qu’il n’est pas légitime d’affirmer en amont l’existence d’un être.

En effet, puisque nous n’avons qu’un rapport au réel que sur le mode de l’apparition, on ne peut pas légitimement dire qu’il existe un être derrière. L’individu est alors l’étalon unique de mesure des valeurs, et on est alors dans un système absolument immanent puisque ce sont les hommes qui produisent les valeurs. C’est pour cela qu’il n’existe pas alors une vérité unique et transcendante: la vérité est un concept immanent et il devient ainsi incohérent de croire en l’existence d’une universalité de lois scientifiques vu que celle-ci repose sur une conception transcendante du monde qui nous entoure. Chaque homme définit alors sa propre conception de la vérité par les sensations qu’il tire du monde qui l’entoure.

Il s’agit alors de différences de perception de la réalité basées sur des ressentis propres à chacun qui ne peuvent qu’être vrais. Le relativisme définit donc la subjectivité de l’incertitude.

A l’opposé, parmi les tenants de la possibilité de connaître, une doctrine notamment soutenue par Platon disciple de Socrate soutient l’existence d’un cosmos des Idées, c’est-à-dire d’un monde régit par un ordre harmonieux, que Platon nommera le Monde des Idées.

Ainsi, Platon atteste d’une rationalité transcendante de ces Idées (modèles). Il établit en effet comme certitude que la vérité est unique et supérieure à nous.

De cette transcendance, répondant bien que partiellement au problème, nous devons nous inspirer pour reconstruire un idéal républicain, liant d’individus fracturés par un atomisme social sans nom. C’est ainsi l’essence du pari de l’écologie sociale, du nouvel humanisme : nous confronter à notre difficulté commune pour construire ensemble un avenir en commun.

L’abondance devient rareté. Il s’agit d’une culture consumériste, un mode de vie et de pensée qu’on retrouve de partout même au sein de nos relations sociales. La concurrence se nourrit par la publicité des médias. La surconsommation par le mérite, l’efficience, la réussite devient notre seule égalité des chances.

Pour conclure, la solidarité ne peut être que citoyenne ET politique à la fois.

En effet, si elle n’était que citoyenne, l’auto-organisation serait dépourvue des responsabilités politiques qui encadrent notre société ; le chacun pour soi serait la norme. Si elle n’était que politique, une autre dérive est à craindre celle de la déresponsabilisation citoyenne. Le vivre ensemble, en fraternité les uns avec les autres pourrait mourir.
Une société ne fonctionne que si tous les acteurs prennent leurs responsabilités.

Il s’agit de la co-responsabilisation Etat/citoyens que nous défendons. Nous devons chacun se réapproprier la politique. La politique ne doit plus être un tabou ni une charge mais un outil de conscientisation nécessaire pour défendre ce que nous avons en commun.

Une action d’auto-organisation citoyenne n’a ainsi de sens que si nous la politisons tous ensemble, en faisant que dans chaque lutte tous les acteurs de la société se sentent concernés par la situation.

La solidarité est internationale, elle n’est ni de la charité ni de l’humanitaire. Il s’agit d’une solidarité qui ne soit pas auto-organisation ou résilience, mais bien la Reconquête des pouvoir politique et économique avec la participation de tous les peuples.

Il s’agit de penser à l’échelle internationale ce qui peut s’expérimenter à l’échelle d’un pays.
La citoyenneté politique est ce que nous pouvons faire ensemble ; c’est le vivre en commun.

Seul nous ne sommes rien, ensemble soyons tout !

* Yakoubi avec un apport philosophique et historique complété par Pierre Leroux.